Du 18/10/2024 au 23/03/2025, tous les mardis, mercredis, jeudis, vendredis, samedis et dimanches.
- Tarif réduit : à partir de 3,50 € (Tarifs réduits 3.50€ / 4.50€ / 6€ / 7€), Adulte : 8,50 €.
- Adresse : Allées Regards de Provence - Avenue Vaudoyer - 13002 Marseille
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Le peintre traverse le théâtre de la vie comme le témoin étonné d’une société hors du temps et de tous les temps, comme le narrateur d’une dantesque tragédie ou d’une divine comédie pourtant bien réelle. Surian traverse et appréhende la matière humaine avec une voracité ravageuse et jubilatoire. Son œuvre est tout à la fois onirique, fantastique, futuriste, polyvisionniste, panthéiste, hypo-surréaliste, néo-expressionniste.
C’est de la sensualité pure, du poétique, du nostalgique, de l’immédiat jouissif, du contenu tripal, de l’imaginaire, du fantasmatique bien assumé. L’artiste dit « prendre toutes les images qui lui arrivent dans la tête » et les juxtapose dans un grand récit hallucinatoire, dans un grand théâtre de rue grouillant d’anecdotes et de personnages de toutes origines sociales.
L’artiste défend l’idée que « l’art est un engagement d’une vie avec la liberté de création ». La peinture de Jean-Jacques Surian, c’est le bonheur de peindre, de vivre et d’avoir vécu en toute indépendance. Son oeuvre a un caractère fantaisiste, fantastique et onirique. Son travail est profondément nourri par sa propre biographie, des références à la publicité, la bande dessinée, les jouets, la photographie, les grands chefs d’œuvres de l’histoire de l’art, la mythologie, l’érotisme, les escaliers, … Les grands textes fondateurs, de l’Ancien Testament à la Divine Comédie, sont eux aussi revisités dans une palette expressive et symboliste. On ressent dans son œuvre une jubilation, une sorte de jouissance de la peinture elle-même, qui passe aussi par un savant mélange de techniques : huile, encres, crayon, pastel, acrylique et fusain.
Jean-Jacques Surian se fait le chroniqueur déchaîné de nos jeunesses dans leurs aspects historiques, sociologiques et sentimentaux dans sa série des Psycho-intérieurs jouant le Peintre-imagier. Cette chronique est exubérante et jubilante, ses intérieurs deviennent des lieux de fêtes visuelles au kaléidoscope de nos souvenirs réels ou fantasmé. Surian inscrit dans la touche et la tache un sentiment de temps retrouvé fait de souvenirs mélangés de l’appartement familial à diverses époques de sa jeunesse.
Surian inclut de nombreuses références au cinéma, formelles comme iconographiques. La place de l’imaginaire cinématographique dans son œuvre peut être déployée selon au moins trois perspectives : la combinaison de réalité et fiction, la sexualisation du corps féminin, et la question des hiérarchies en art et il n’hésite pas à mettre en scène parfois sa propre famille.
Le thème de l’escalier hante en continu la peinture de Surian. Evidemment, ce sont les escaliers de Marseille – et la ville regorge d’escaliers, avec ses collines, hauteurs et même montagnes jusqu’en son centre. Il y en a partout : escaliers de Notre Dame de la Garde, de la gare Saint Charles, du Panier avec la montée des Accoules, du cours Julien, du Roucas blanc, d’Endoume, du Palais Longchamp, du cours Lieutaud, avec ses passages, cours traversantes d’immeubles et des impasses qui mènent quelque part…
Surian est un ironiste, un observateur tendre et lucide ; il est drôle et mélancolique. Sa mélancolie c’est celle du temps qui passe, des âges qui se succèdent, des destins de chacun avec leur humanité et leur absurdité, avec leur cortège de joies, de peines, dans un mélange de roublardise et de naïveté. Cette mélancolie est pourtant un peu plus grave, car les scènes de Surian peuvent être sombres, nocturnes ou dans une lumière de jour qui descend, blafarde, grise, bleutée, sombre, triste, rougeoyante – fantastique.
Publié par : Office de Tourisme des Loisirs et des Congrès de Marseille