Marc, Karl, Claire et Marie se retrouvent dans la maison de leur enfance avec une lourde décision à prendre.
Ils explorent les liens fraternels marqués par le passé, avec, toujours au-dessus d’eux, l’ombre du père.
Spectacles – Cirques
Marc, Karl, Claire et Marie se retrouvent dans la maison de leur enfance avec une lourde décision à prendre.
Ils explorent les liens fraternels marqués par le passé, avec, toujours au-dessus d’eux, l’ombre du père.
La Cerisaie est une pièce chorale pour douze acteurs. Une famille sans patriarche, et les hôtes plus ou moins permanents, plus ou moins inutiles, de cette propriété miraculeusement maintenue à flot jusque-là, en passe de sombrer. Tous passent et traversent cet espace, cette maison, ce jardin sur le point d’être vendus pour dettes, et on assiste à la confrontation de l’ancien et du nouveau.
Épouvantable de désinvolture, un vieux monde – déjà fracassé – résiste par principe à l’urgence pragmatique d’un nouvel ordre, sans état d’âme, déjà politique, où l’économique régit la vie ordinaire, où les choses doivent aller de l’avant, où il faut innover, investir, rentabiliser, mais aussi sauver de la faillite ce qui pourrait encore être sauvé.
Entre la permanence d’un état éthéré et inconséquent dont les héritiers de la Cerisaie – Lioubov et son frère Gaev – font preuve, et le réalisme lucide, jusqu’au cynisme, de Lopakhine, le moujik devenu entrepreneur il y a une incompatibilité totale. Et puis il y a Charlotta qui fait en allemand des tours de magie, Trofimov le vieil étudiant philosophe, Pichtchik qui quémande sans pudeur un peu plus d’argent, Epikhodov qui se suicide en déclarations absurdes, Varia qui tient désespérément les clefs du domaine, Ania qui cherche le grand amour, Douniacha la femme de chambre fébrile, Iacha le mauvais garçon et Firs le vieux serviteur survivant d’un autre temps.
C’est une horde étrange, de passage, comme en transit parmi les meubles désuets du passé, qui traverse l’espace de cette propriété–scène de théâtre. Un monde sur le point de s’effondrer, sur le point d’être poussé dehors, de glisser vers une autre réalité que nul ne perçoit encore. Et tout ça dans une sorte de joie ineffable qui frôle à tout moment des larmes insondables, pour rien. Être ici n’a pas plus de sens que de n’y être pas, seulement cela permet la mélancolie.
Toute une société moderne s’y trouve dépeinte, par touches suggérées, avec un humour et une dérision empreints de tendresse, mais de rage aussi. Décousu, jaillissant par saillies parfois incongrues, le langage révèle, feinte, bouscule toute emprise psychologique. Nul ne répond à personne. Nul ne réfléchit vraiment avant de parler. Il faut voir La Cerisaie comme une peinture, comme une musique atonale. Les lignes de compréhension se brisent sans cesse devant l’incohérence du réel, et les Cerisiers fleurissent somptueusement, en toute insouciance, en attendant le coup de hache qui les abattra.
La pièce écrite en 1903 par Anton Tchekhov dans sa maison de Yalta en Crimée décrit un domaine situé en proximité de Kharkov, en Ukraine. Atteint de tuberculose depuis de longues années, il y écrit ses dernières pièces, souvent loin de sa femme, l’actrice Olga Knipper qui joue dans la troupe de Constantin Stanislavski au théâtre d’art de Moscou … Il meurt en 1904 sous les yeux de son grand amour, après avoir bu tranquillement une coupe de champagne et proclamé en allemand « Ich sterbe… » Je meurs.
L’un de ses personnages aurait tout aussi bien pu en faire autan
C’est un peu sa madeleine de Proust. Depuis onze ans, le metteur en scène Olivier Solivérès rêvait d’adapter Le Cercle des poètes disparus au théâtre. C’est désormais chose faite et bien faite dans une mise en scène alerte cadencée par une scénographie très visuelle.
Emmenés par un Stéphane Freiss étincelant qui ferait presque oublier l’inoubliable Robin Williams, les comédiens ont l’énergie débordante et talentueuse. Avec eux, on monterait bien sur nos fauteuils pour crier Oh Capitaine, mon Capitaine à ce cher John Keating qu’on a tous rêvé d’avoir comme professeur. En tout cas, on a retenu la leçon : carpe Diem !
De Tom Schulman
Mise en scène Olivier Solivérès
Adaptation Gérard Sibleyras
Avec Stéphane Freiss, Ethan Oliel, Hélie Thonnat, Audran Cattin Maxence Seva, Pierre Delage, Maxime Huriguen, Yvan Garouel Olivier Bouana, Joseph Hartmann et Arthur Toullet.
Présentation de la pièce qui est une tragédie :
Nawal Marwan s’est tue un jour, pour ne plus jamais reparler. A sa
mort, un testament est lu à ses deux enfants, Jeanne et Simon. Une aventure s’impose alors brutalement aux jumeaux. Qui donc fut leur père, et par quelle odyssée ont-ils vu le jour loin du pays d’origine de leur mère ? Mais le prix à payer pour que s’apaise l’âme tourmentée de Nawal risque de dévorer leurs destins.
Compagnie et ils vécurent enfants
De : Wajdi Mouawad
Avec : Pascale Donato, Boris Bayard
Mise en scène : Pascale Donato, Boris Bayard
Héritière ruinée, Blanche s’installe chez sa sœur Stella dans un quartier pauvre de La Nouvelle-Orléans. Délicate, méprisante, mythomane, Blanche semble habitée par des rêves étranges.
Stella est mariée à Stanley Kowalski, un ouvrier, viril et brutal qui n’apprécie pas l’arrivée de cette étrangère dans sa vie.
Entre thriller psychologique et comédie dramatique, ce huis-clos nous entraîne dans la vertigineuse folie de Blanche, poursuivie par ses démons et incapable de répondre à la violence de la société qui l’entoure…
La pièce de Tennessee Williams traduite par Isabelle Famchon, est mise en scène par Pauline Susini.
Avec Cristiana Reali, Lionel Abelanski, Alysson Paradis, Nicolas Avinée, Marie-Pierre Nouveau, Djibril Pavadé et Simon Zampieri en alternance avec Tanguy Malaterre (distribution provisoire, sous réserve de modifications.).
Le wanderer, le vagabond, c’est ainsi que se définit Abdul Haq Haqjoo, voyageur forcé à l’exil, dans ce récit autobiographique qui mêle théâtre documentaire et marionnettes.
Trois fois il a dû quitter son pays, l’Afghanistan. La dernière fois c’était en 2021, après le retour des talibans. Abdul Haq Haqjoo est parti avec sa femme, ses quatre enfants et quelques affaires parmi lesquelles son nez de clown et des marionnettes. Car à Kaboul, il avait enseigné le théâtre, créé un festival, une compagnie … Aujourd’hui doctorant à Aix-Marseille Université, Abdul Haq Haqjoo nous présente ici le volet artistique de sa thèse autour des « Traces biographiques et mémorielles dans la pratique du théâtre contemporain. »
De l’Afghanistan à la France, en passant par le Pakistan et par l’Allemagne, sa propre histoire est au coeur de sa création, également nourrie de son travail théorique. Au plateau, cette exploration fait résonner plusieurs voix et se livre dans une forme qui croise le théâtre d’objet, le théâtre de marionnette et le jeu de l’acteur. Le vécu, la pensée et l’imaginaire.
Texte et mise en scène : Abdul Haq Haqjoo
Collaboratrice artistique et traduction : Guilda Chahverdi
Jeu et marionnettes : Abdul Haq Haqjoo, Samaneh Latifi, Farhad Yaqubi
Tamara Al Saadi propose une réécriture sensible d’Antigone dans un spectacle choral qui, au-delà du mythe, interroge une adolescence qui ne parvient plus à penser son avenir.
Un mythe peut éclairer le présent, mais l’inverse est également possible. Après avoir longtemps travaillé sur la figure d’Antigone avec des adolescent·es, Tamara Al Saadi a décidé de composer sa propre version de cette histoire, en la tissant avec celle d’une jeune fille d’aujourd’hui.
Ébranlée par les études qui témoignent du mal-être d’une part grandissante de la jeunesse contemporaine, l’autrice et metteuse en scène tresse ici des « intimités de jeunes filles qui ne savent plus comment être au monde ». Car si Antigone est souvent convoquée comme symbole de révolte, elle est aussi une adolescente en grande souffrance qui finit par se donner la mort.
La création sonore et musicale accompagne les comédien·nes dans cette fabrique d’un théâtre qui croit, en dépit de tout, à la poésie et à la douceur.
Texte, mise en scène et scénographie de Tamara Al Saadi
Jeu : Manon Combes, Ryan Larras, Mohammed Louridi, Eléonore Mallo, Bachar Mar-Khalifé, Fabio Meschini, Chloé Monteiro, Mayya Sanbar, Tatiana Spivakova, Ismaël Tifouche Nieto, Marie Tirmont, Clémentine Vignais
Adapté du texte d’Henri Alleg qu’incarne superbement Stanislas Nordey, la question posée par Laurent Meininger interroge sur la torture pratiquée par l’armée française en Algérie.
Témoigner de l’indicible au nom de tous ceux qui sont morts sans avoir pu parler. Prisonnier pendant la guerre d’Algérie, le journaliste et militant communiste Henri Alleg a subi la torture de militaires français. Poussé par son avocat, il entreprend de raconter minutieusement ce qu’il endure au quotidien : les chairs brûlées à vif, la douleur insoutenable, les humiliations.
Plongé dans ce cauchemar, Stanislas Nordey ne joue pas, il est Henri Alleg et tous ces hommes qui souffrent sous la torture et résistent. Aujourd’hui encore.
Mise en scène Laurent Meininger assisté de Jeanne François
Scénographie Nicolas Milhé et Renaud Lagier
Avec Stanislas Nordey
Oscillant entre documentaire et fiction, la pièce entrelace les destins, les histoires et les personnages incarnés par un François Nadin étincelant. Pour un soir, la Cosa Nostra aura, pour une fois, gain de cause dans l’ombre du juge Falcone.
Peut-être parce qu’un petit peu de sang calabrais coule dans ses veines, peut-être aussi parce que son copain François Nadin est également fils d’immigrés italiens, Fabrice Melquiot nous livre une version personnelle de l’histoire des mafias, construite à La Truelle sur leurs souvenirs d’enfance en Italie, émaillés de photos, de lettres, d’images d’archives et de coupures de presse.
Texte, mise en scène et scénographie Fabrice Melquiot
Avec François Nadin
Collaboration artistique Camille Dubois
Scénographie Raymond Sarti
Sortie de résidence de création, Mise au Blanc est une promenade à l’intérieur de l’œuvre d’Henri-Frédéric Blanc, entre utopie et réalisme cru, à travers une palette de textes turbulents et perturbants, qui ne laissent jamais indifférent.
Création de Thierry B. Audibert sur des textes de Henri-Frédéric Blanc
Mise en scène Henri-Frédéric Blanc et Thierry B. Audibert