La Cerisaie

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La Cerisaie est une pièce chorale pour douze acteurs. Une famille sans patriarche, et les hôtes plus ou moins permanents, plus ou moins inutiles, de cette propriété miraculeusement maintenue à flot jusque-là, en passe de sombrer. Tous passent et traversent cet espace, cette maison, ce jardin sur le point d’être vendus pour dettes, et on assiste à la confrontation de l’ancien et du nouveau.

Épouvantable de désinvolture, un vieux monde – déjà fracassé – résiste par principe à l’urgence pragmatique d’un nouvel ordre, sans état d’âme, déjà politique, où l’économique régit la vie ordinaire, où les choses doivent aller de l’avant, où il faut innover, investir, rentabiliser, mais aussi sauver de la faillite ce qui pourrait encore être sauvé.

Entre la permanence d’un état éthéré et inconséquent dont les héritiers de la Cerisaie – Lioubov et son frère Gaev – font preuve, et le réalisme lucide, jusqu’au cynisme, de Lopakhine, le moujik devenu entrepreneur il y a une incompatibilité totale. Et puis il y a Charlotta qui fait en allemand des tours de magie, Trofimov le vieil étudiant philosophe, Pichtchik qui quémande sans pudeur un peu plus d’argent, Epikhodov qui se suicide en déclarations absurdes, Varia qui tient désespérément les clefs du domaine, Ania qui cherche le grand amour, Douniacha la femme de chambre fébrile, Iacha le mauvais garçon et Firs le vieux serviteur survivant d’un autre temps.

C’est une horde étrange, de passage, comme en transit parmi les meubles désuets du passé, qui traverse l’espace de cette propriété–scène de théâtre. Un monde sur le point de s’effondrer, sur le point d’être poussé dehors, de glisser vers une autre réalité que nul ne perçoit encore. Et tout ça dans une sorte de joie ineffable qui frôle à tout moment des larmes insondables, pour rien. Être ici n’a pas plus de sens que de n’y être pas, seulement cela permet la mélancolie.

Toute une société moderne s’y trouve dépeinte, par touches suggérées, avec un humour et une dérision empreints de tendresse, mais de rage aussi. Décousu, jaillissant par saillies parfois incongrues, le langage révèle, feinte, bouscule toute emprise psychologique. Nul ne répond à personne. Nul ne réfléchit vraiment avant de parler. Il faut voir La Cerisaie comme une peinture, comme une musique atonale. Les lignes de compréhension se brisent sans cesse devant l’incohérence du réel, et les Cerisiers fleurissent somptueusement, en toute insouciance, en attendant le coup de hache qui les abattra.

La pièce écrite en 1903 par Anton Tchekhov dans sa maison de Yalta en Crimée décrit un domaine situé en proximité de Kharkov, en Ukraine. Atteint de tuberculose depuis de longues années, il y écrit ses dernières pièces, souvent loin de sa femme, l’actrice Olga Knipper qui joue dans la troupe de Constantin Stanislavski au théâtre d’art de Moscou … Il meurt en 1904 sous les yeux de son grand amour, après avoir bu tranquillement une coupe de champagne et proclamé en allemand « Ich sterbe… » Je meurs.

​L’un de ses personnages aurait tout aussi bien pu en faire autan

Le Tartuffe

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Le Tartuffe est probablement la pièce la plus connue de Molière, la plus controversée aussi tant le roman de sa création prit entre 1664 et 1669 la forme d’une affaire d’État.

C’est que l’on ne touche pas impunément à la critique d’une religion. Qu’entre le Roi louis XIV et les guildes religieuses radicales, le torchon brûle. Molière, au sommet de sa gloire, en fait les frais, mais parvient finalement à faire jouer l’intégralité de sa pièce – certes remaniée – qui devient immédiatement le succès qu’on lui sait, et ne faiblira pas.

Il n’a de cesse depuis, de précéder l’actualité : le patronyme de son personnage principal devenant aussi le nom de tous les hypocrites nimbés d’une gloire morale injustifiée. Les imposteurs mondains, les fondamentalistes cyniques.

La pièce est une description aiguisée de la confusion des mœurs d’une société française qui anticipe déjà les mutations à venir.

Mais la pièce de Molière n’a rien d’une caricature, c’est sa force. Les personnages y sont tous nourris de mouvements paradoxaux. La vie et ses représentations multiples, est pour Molière un enjeu plus fondamental que la dénonciation d’un système. Il ne produit pas des dogmes mais des machines théâtrales, complexes et subtiles. Contradictoires parfois. Laissant au spectateur la capacité de juger, de rire ou de s’émouvoir. D’imaginer aussi.

Ainsi, Elmire accepte-t-elle de tenter Tartuffe par pure stratégie, ou par goût pour un jeu de séduction latent, et dévoilé ?

Marianne, statufiée par la volonté d’un père, s’enferme dans l’inertie, trop fière pour s’avouer victime, ou seulement un peu trop lâche pour s’affronter à l’ordre patriarcal ?

Tartuffe nourrit-il pour Elmire, au-delà de ses stratagèmes, une passion sincère et intrépide ou se conduit-il en prédateur certain de ses privilèges ?

Orgon est-il dupe ou cynique ?

Madame Pernelle est-elle une conservatrice autoritaire, ou une femme de tête moraliste libérée de toute bienséance ?

Cléante est-il l’esprit rationnel de Molière ou l’incapacité avouée de l’auteur à résister aux assauts de la censure ? Aux jeux de pouvoir ? aux intrigues ? À ses propres penchants amoureux ?

Le Tartuffe est une boule à facettes qui révèle d’abord les perspectives de celui ou celle qui la regarde, et c’est en cela que la pièce est sans doute une des premières œuvres du théâtre moderne.

Marion Coutris, juillet 2023.

Distribution
Mise en scène Serge Noyelle
Scénographie Serge Noyelle & Marion Coutris
Dramaturgie Marion Coutris

Avec
Louison Bergman Marianne
Lucas Bonetti Tartuffe
Marion Coutris Madame Pernelle
Nino Djerbir Orgon
Thibaut Kuttler Monsieur Loyal
Robin Mannella Valère
Jeanne Noyelle Dorine
Camille Noyelle Elmire
Romain Noury Damis
Guilhem Saly Cléante

Directeur de Production Benoît Kasolter
Direction technique Bernard Faradji
Régisseuse générale Louna Boissaye
Régisseur Lumières Richard Psourseff

On l’a! Spectacle conférence

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Assistez à une conférence hors du temps animée par l’auteur Sergé Obré (L’Apaiseur, T’inquiète je gère…)

Découvrez comment la cité phocéenne a été forgée au fil des siècles, un récit immersif dans l’atmosphère brûlante de cette année fatidique où Marseille fut saccagée. Au coeur de cette tragédie, les chaînes du Vieux-Port, furent dérobées par les envahisseur catalans, et sont aujourd’hui nichées dans l’église Santa Maria à Valence.

Rejoignez-nous pour une soirée inoubliable où l’histoire, le mystère et l’action se rencontrent, un rendez-vous que les passionnés d’histoire et les amateurs de récits captivants ne voudront certainement pas manquer !

Le massacre des italiens

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Une nouvelle version d’un spectacle qui reste d’une actualité brûlante. Au soleil de la Camargue, différents personnages s’affrontent et se livrent : le Maire, le trimard, le piémontais, la boulangère, le parvenu… Et l’affaire des marais engendre vite de véritables conflits diplomatiques. Le peuple est-il « raciste » ? Comment combattre le fléau du racisme ? Quelle relation établir entre les discours républicains exaltant l’identité nationale et les comportements xénophobes ? L’ouvrage de Gérard Noiriel pose ces questions essentielles en analysant un événement historique refoulé dans la mémoire collective : Le 17 août 1893 a eu lieu à Aigues-Mortes (Gard) l’un des plus sanglants massacres d’immigrés de toute l’histoire contemporaine de France. Une centaine d’ouvriers italiens, venus travailler dans les salins, sont tués ou blessés. Les assassins, identifiés par les gendarmes, seront néanmoins tous acquittés par le jury populaire de la Cour d’assises…

D’après le livre de Gérard Noiriel aux éditions Fayard
Adaptation : Gérard Noiriel et Jérémy Beschon
Mise en scène : Jérémy Beschon
Comédienne : Virginie Aimone
Lumières : Cyrille Laurent
Remerciement : Martine Derrier (Les Petits Ruisseaux)

Molière, l’opéra urbain

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Molière, l’opéra urbain est un spectacle musical d’un nouveau genre qui réunit sur scène des chanteurs, slammeurs, rappeurs, danseurs, comédiens et musiciens dans des décors et costumes du 17e siècle.

Le spectacle raconte l’histoire d’un homme qui renonce au confort matériel et au prestige de la charge de Tapissier du Roi pour créer aux côtés de la femme qu’il aime une troupe de théâtre.

Mais la route du succès sera très longue et les obstacles nombreux.

Molière va devenir un auteur libre qui va révolutionner l’écriture de la comédie. Il paiera très cher sa liberté en affrontant l’hypocrisie de la société, l’adversité de ses concurrents et la haine des dévôts.

Les Suppliques

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Que savez-vous des Suppliques ?
Ces lettres étaient un dernier recours pour les familles juives, écrivant à l’administration du régime de Vichy dans l’espoir que leurs requêtes soient entendues. Découvertes il y a vingt ans par l’historien Laurent Joly, associé dans l’écriture de la pièce, elles racontent surtout l’institutionnalisation de la persécution des juifs. Les témoignages sont divers : une épicerie saisie, des comptes bancaires bloqués, un proche disparu soudainement malgré le port de son étoile jaune, le désir de vivre à vingt ans malgré la certitude de sa déportation…

En archéologue de la mémoire, Le Birgit Ensemble fait vivre sur le plateau six de ces lettres, offrant une approche sensible de l’Histoire et une immersion dans l’imaginaire des victimes. Archives audio, extraits de lettres, scènes fictives, gestes dansés élaborés avec le chorégraphe Thierry Thieû Niang et réflexions des acteur·rice·s à travers un dispositif bi-frontal, s’imbriquent dans cette puissante pièce-documentaire. Une alerte d’actualité envers les dangers d’une administration apathique et la complicité d’un État qui ignore et condamne celles et ceux qu’il est pourtant censé protéger.

Ensemble, Julie Bertin et Jade Herbulot fondent en 2014 Le Birgit Ensemble, à la suite de la présentation en 2013 au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique de leur premier projet, Berliner Mauer: vestiges.

Conception, écriture et mise en scène : Julie Bertin et Jade Herbulot – Le Birgit Ensemble
D’après les lettres de Rachel Schleifer, Gaston Lévy, Renée Haguenauer, Alice Grunebaum, Léon Kacenelenbogen et Charlotte Lewin.
Avec Salomé Ayache, Marie Bunel, Pascal Cesari, Gilles Privat en alternance avec Vincent Winterhalter.

Léon Blum une vie héroïque

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Evénement théâtral participatif et radiophonique, « léon Blum une vie héroïque » est adapté du podcast original de France Inter écrit et raconté par Philippe Collin.

Homme de lettres, chef du gouvernement du Front populaire en 1936, déporté à Buchenwald pendant la Deuxième Guerre mondiale, l’esprit de justice chevillé au corps jusqu’à sa mort en 1950 : c’est bien une vie héroïque que peignait Philippe Collin dans son podcast consacré à Léon Blum, diffusé sur France Inter.

Le journaliste, qui avait fait appel à Charles Berling pour les enregistrements, a partagé avec lui son désir de porter ce récit à la scène.

Plus qu’un spectacle, cette fresque est un prolongement du travail radiophonique qui se construit et se vit avec le public : un événement théâtral participatif. Aux textes de Blum et au propos historique s’ajoutent des débats, un banquet républicain et un bal populaire, pour vivre ensemble une grande épopée de neuf heures où la pensée fuse et se partage aussi dans la joie.

Ecriture et narration de Philippe Collin
Interprètes Charles Berling et Bérengère Warluzel
Conception Philippe Collin, Violaine Ballet et Charles Berling

Production Châteauvallon-Liberté, scène nationale Coproduction Cité européenne du théâtre – Domaine d’O – Montpellier, Printemps des Comédiens.

La Question

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Adapté du texte d’Henri Alleg qu’incarne superbement Stanislas Nordey, la question posée par Laurent Meininger interroge sur la torture pratiquée par l’armée française en Algérie.

Témoigner de l’indicible au nom de tous ceux qui sont morts sans avoir pu parler. Prisonnier pendant la guerre d’Algérie, le journaliste et militant communiste Henri Alleg a subi la torture de militaires français. Poussé par son avocat, il entreprend de raconter minutieusement ce qu’il endure au quotidien : les chairs brûlées à vif, la douleur insoutenable, les humiliations.

Plongé dans ce cauchemar, Stanislas Nordey ne joue pas, il est Henri Alleg et tous ces hommes qui souffrent sous la torture et résistent. Aujourd’hui encore.

Mise en scène Laurent Meininger assisté de Jeanne François
Scénographie Nicolas Milhé et Renaud Lagier
Avec Stanislas Nordey

Belles de scène

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Une histoire inspirée de faits historiques, sensible et cruelle, drôle et émouvante. Un récit au souffle shakespearien qui vous entraîne dans le sillage de personnages hauts en couleur, tour à tour petits et grandioses, mesquins et superbes… Poétiques… Humains.

A l’heure où les générations regardent le monde dans sa complexité et refusent les représentations binaires et genrées, cette pièce décapante, vivante et drôle du début à la fin est d’une brûlante actualité.

Londres, 1661. Après dix-huit années de fermeture imposée par la révolution puritaine, les théâtres ouvrent à nouveau. Mais la loi, contrairement à la France, interdit toujours aux femmes de se présenter sur scène. Edward Kyneston est LA vedette de Londres. Il excelle en “maniérant” les traits féminins et fait un tabac en Desdémone, la belle épouse d’Othello… Mais le roi d’Angleterre, épris d’une jeune beauté rêvant faire ses débuts au théâtre, décrète l’interdiction aux hommes de se glisser dans des rôles féminins…

L’idée ne plaît pas mais alors pas du tout à Kyneston qui ne supporte pas qu’une femme vienne lui voler la vedette en même temps que son plaisir d’incarner l’autre sexe. Lui qui se plaît à être l’objet de tous les fantasmes -aussi bien ceux des femmes que des hommes- n’entend pas céder le moins du monde à cette lubie.

Pièce de Jeffrey Hatcher, adaptatée par Agnès Boury, Vincent Heden, Stéphane Cottin.

Mise en scène et scénographie Stéphane Cottin

Avec Patrick Chayriguès, Stéphane Cottin, Emma Gamet, Vincent Heden, Jean-Pierre Malignon, Sophie Tellier.

Production François Volard – Acte 2, Hauteroque Capital, Leo Théâtre avec le soutien de Maurice Gay, L’Athénée – Le Petit Théâtre de Rueil-Malmaison