Trois personnages se retrouvent à leur mort dans une même pièce. Il s’agit de Garcin, journaliste, Inès, employée des Postes et Estelle, une riche mondaine. Ils ne se connaissent pas, viennent de milieux très différents, ne partagent ni les mêmes convictions ni les mêmes goûts.
Dans cette pièce débute alors un procès à huis clos où chacun des trois personnages juge et est jugé sur les actes qui composent son existence. Jean-Paul Sartre nous décrit ici « son enfer » avec brio dans lequel il n’y a ni bourreau, ni d’instruments de torture physique : « l’enfer, c’est les autres ».
De Jean-Paul Sartre
Mise en scène : Dominique Lamour
Avec Michel Adjriou, Elise Fagon, Sigrid Objilère, Henri Fernandez.
Durée du spectacle : 1h45
« Il y a une chose que je ne comprends pas. Pourquoi, à la rubrique de l’état civil, dans le journal, donne-t-on toujours l’âge des personnes décédées et jamais celui des nouveaux nés ? C’est un non-sens » / « Et quand n’y a-t-il pas de concurrence ? – Le mardi, le jeudi et le mardi. – Ah ! Trois jours par semaine ? » / « Ce matin, quand tu t’es regardé dans la glace tu ne t’es pas vu. – C’est parce que je n’étais pas encore là… »
Magicien du langage, musicien du texte, Eugène Ionesco déjeune sans doute souvent au paradis des auteurs en compagnie de Jean Tardieu, Raymond Devos ou Boby Lapointe.
Texte intégral : Eugène Ionesco
Mise en scène : Dominique Lamour
Avec Michel Adjriou, Candice Blanchamp, Eoline Bricout, Nicolas Druguet, Elise Fagon, Bertrand Sanabria, Jérôme Savajols.
Durée du spectacle : 1h20
Molière, le roi de la comédie. Scapin, le roi de l’embrouille !
Molière, le roi de la comédie. Scapin, le roi de l’embrouille ! Scapin ne recule devant rien. Ni les histoires improbables, ni les menaces, ni les coups de bâton, aucune combine, aucune farce, rien ne l’effraie, tout est bon pour ébranler « les coeurs pusillanimes qui, pour trop prévoir les suites des choses, n’osent rien entreprendre ».
Pour servir ses besoins de bon vivant, de farceur et d’éternel enthousiaste d’abord, mais aussi les intérêts de deux jeunes hommes, emberlificotés dans des complications amoureuses, et embarrassés de pères autoritaires et radins.
Scapin règne, au centre du cyclone qu’il fait naître, où tourbillonnent des amants au désespoir, des parents rageurs, des personnages tout droit sortis de son imagination bondissante, et une pincée de happy end, à la Molière.
Texte intégral : Molière
Mise en scène : Michel Adjriou
Avec Isabelle Arekion, Benjamin Augier, Christophe Barrières, Bertrand Bauquin, Ornella Delia, Jean-Luc Gomis, Jean-Michel Messina, Cédric Milioto, Charlotte Santiago, Caroline Sault.
Durée du spectacle : 1h30
Marie-Claude Verdier
Julien Bouffier
Adesso e Sempre
L’ambitieuse trilogie de Julien Bouffier et Marie-Claude Verdier place les spectateur·trices au cœur de ce conte d’anticipation dystopique. Muni de casque audio le public participe en direct aux aventures des protagonistes. Ce dernier épisode, De vos yeux, est une adaptation libre du mythe d’Orphée.
Allison, l’héroïne rebelle d’Andy’s gone, est tombée sous les balles de sa tante, l’impérieuse Reine Régine. Loin des murs de la cité et des vivants, Allison est coincée entre la vie et la mort, prisonnière des limbes. Refusant la situation, Andy, l’adolescent révolutionnaire épris de la désobéissante héritière, va alors tout tenter pour la retrouver. Débute pour les deux adolescents un parcours initiatique au cours duquel iels devront accepter que certains évènements sont parfois inévitables.
Tamara Al Saadi
Compagnie La Base
Août 1914 : les soldats partent sous les fleurs et les encouragements du peuple français. Comme huit millions de mobilisés, Louis, jeune vendeur de mourons à Paris, répond à l’appel. Pris dans les rouages d’une mythologie patriotique qui ne laisse aucune place au doute, que reste-t-il de celui qui se voit partir à la guerre ? La suite se raconte sous forme d’échange épistolaire entre le soldat, envoyé au front, et sa mère Eliane.
Fruit d’un long travail d’archives mené par Tamara Al Saadi, Partie interroge les méthodes de propagande nationaliste et l’idéologie coercitive des discours officiels qui présentent le départ en guerre comme un devoir honorable et indiscutable. Le son, travaillé en immersif par la bruiteuse Éléonore Mallo, place petit à petit l’écoute au premier plan et fait de l’environnement sonore un personnage à part entière de ce récit bouleversant.
Bérangère Vantusso
Compagnie Trois-6ix-Trente
D’après Rhinocéros d’Eugène Ionesco, adapté par Nicolas Doutey
À la terrasse d’un café d’une petite ville, deux hommes se retrouvent. Bérenger, un employé de bureau timide et velléitaire et Jean, un homme arrogant au caractère hautain. Les deux amis conversent, indifférents aux bruits environnants, lorsque l’irruption d’un rhinocéros sur la place vient bouleverser le calme apparent. Bientôt, tous·tes les habitant·es semblent succomber à cette étrange épidémie : la rhinocérite. Face à cette transformation collective, Bérenger tente coûte que coûte de conserver son individualité, malgré la pression sociale.
En explorant la matière céramique – vulnérable et fragile – comme sujet, Bérangère Vantusso propose une adaptation singulière de l’œuvre d’Eugène Ionesco. Rhinocéros, fable tragi-comique sur la montée du totalitarisme, permet une réflexion sur le mécanisme de la propagation de l’idéologie est questionne notre libre pensée et notre rapport aux autres.
Un projet de : Robin Renucci
Avec : Raphaël Imbert & une dessinatrice de BD
Adaptation de la nouvelle : Evelyn Loew
À dix-sept ans on peut se tromper complètement sur sa vocation et ce n’est pas grave ! À dix-sept ans on peut être en proie à des émotions exacerbées.
Comment un jeune homme de la troisième génération d’immigrés peut à la fois adorer et rejeter ses parents : une mère obsédée par la religion et un père maçon ? Comment, malgré le violent conflit qui les oppose, le lien d’amour et d’affection peut renaître, non plus imposé mais choisi ? Comment les injustices sociales sont humiliantes et inhibantes, mais aussi un puissant moteur de révolte, d’énergie et de réussite? Comment échapper au déterminisme d’une vie programmée quand on veut devenir un champion de base ball ?
À la verve pleine d’autodérision de l’auteur américain John Fante, retranscrite par la voix de Robin Renucci, feront écho la virtuosité musicale du saxophoniste Raphaël Imbert et celle graphique d’une artiste de BD qui illustrera en live cette nouvelle en grande partie autobiographique.
« Une invitation à célébrer le spectacle vivant »
Une célébration du spectacle vivant dans un théâtre vivant : Edith Amsellem investit La Criée et fait jouer à la salle de spectacle son propre rôle.
Comment représenter la nature irremplaçable du spectacle vivant ? C’est de cette réflexion née lorsque les salles étaient fermées qu’Edith Amsellem est partie pour créer Vous êtes ici. Jusqu’alors, ses spectacles avaient pour scène un terrain multisports, une cour d’école, un parc ou une bibliothèque. Si elle investit aujourd’hui un lieu dédié à la représentation, c’est en l’abordant dans toutes ses dimensions.
Mêlant théâtre, danse et musique, Vous êtes ici est à la fois une fête, une réflexion et une exploration. Sur scène, deux comédiennes et un danseur chorégraphe orchestrent une cérémonie de célébration du spectacle vivant, convoquant de grandes figures du théâtre et de la danse. Mais comme nous sommes ici et nulle part ailleurs, les équipes de La Criée sont aussi parties prenantes et l’espace du spectacle ne se limite plus au plateau. Le théâtre, votre théâtre, sous un jour nouveau.
Molière aurait sûrement « kiffé » cette version grandguignolesque de George Dandin imaginée par la troupe belge de la Clinic Orgasm Society. Un soap opéra flamboyant et jubilatoire.
Bon sang ne saurait mentir et ce pauvre George en fait les frais depuis 1668. Malgré son argent et son mariage à particule, il reste ce paysan qui fait tache et qu’on humilie. Inspirés par les rapports de domination, Ludovic Barth et Mathylde Demarez se sont intéressés à lui, à leur façon particulière et déjantée.
Imaginez Molière et Lully sous acide et vous aurez l’ambiance : un opéra rock qui secoue les méninges, les oreilles, les zygomatiques et les personnages. Ça chante, ça danse, ça bouge dans tous les sens. Le texte fuse drôle et sauvage comme à l’origine. Pour un peu, on irait tous les rejoindre sur scène.
Mise en scène : Ludovic Barth et Mathylde Demarez
Musique originale : Grégory Duret
Musique live : Frédéric Becker, Catherine De Biasio, Grégory Duret
Chorégraphies : Clément Thirion
Costumes : Nina Lopez Le Gaillard, Odile Dubucq, Ateliers du Théâtre de Liège, Fabienne Damiean des Ateliers du Varia
Scénographie : Zouzou Leyens
Assistant à la mise en scène : Hugo Favier
Avec Yoann Blanc, Raphaëlle Corbisier, Adrien Sesbons, Grégory Duret, Thymios Fountas, Eline Schumacher, Olivia Stainier, Clément Thirion
Une programmation du Théâtre du Gymnase hors les murs.
