L’été des charognes

L’été des charognes - Culture Théâtre - Café-théâtre Art moderne / contemporain Théâtre - Le Zef - Scène Nationale de Marseille - À cour - Site du Merlan - Spectacle-Marseille - Sortir-a-Marseille

Hubert Colas porte à la scène le premier roman de Simon Johannin. Thierry Raynaud, en homme sans âge, incarne à la perfection le protagoniste, dans cette zone trouble et déterminante du passage de l’enfance à l’adolescence. Seul en scène, entre une table et un écran, il déverse avec une oralité percutante ce texte carnassier.

A La Fourrière, ce « village de nulle part », enfants, adultes et bêtes se côtoient dans un quotidien âpre où l’ennui est de rigueur. Alors, pour les plus jeunes, tout devient terrain de jeu, même les bêtes que l’on tue et qu’on laisse pourrir à la chaleur du soleil. Ici, la violence réelle ou symbolique, règne en maître dans l’apprentissage de la vie. Massacrer le chien de ‘‘la grosse conne de voisine’’, tuer le cochon avec les hommes du village, s’amuser au ‘‘jeu de l’arabe’’, rendre les coups et éviter ceux des parents… Dans ce flot d’anecdotes crues, les mots résonnent comme des déflagrations. L’on en vient à sentir les odeurs de foin, d’alcool, de sang et de carcasse ; à éprouver l’ennui et la solitude qui irriguent le lieu-dit.

Des divertissements de l’enfance jusqu’aux portes de l’adolescence, ce sombre récit de la ruralité nous porte dans les méandres d’une quête de soi cynique et drôle. Bientôt la campagne finit par s’éloigner, ne laissant dans le rétroviseur que son souvenir. Marqué au fer rouge.

Avec Thierry Raynaud
Texte Simon Johannin
Mise en scène et scénographie Hubert Colas

Organicitées

Organicitées - Culture Spectacles - Cirques Jeux de société Danse - Le Zef - Scène Nationale de Marseille - À cour - Site du Merlan - Spectacle-Marseille - Sortir-a-Marseille

Sur le plateau, trois femmes âgées de 60 à 70 ans incarnent la bascule déstabilisante vers la grande maturité. Entourées d’objets divers, elles dansent, éprouvent et donnent. Ici, elles s’affranchissent des injonctions de la société, brisent les techniques de disciplinarisation des corps qui oppriment et marginalisent les femmes. Le corps vieillissant reprend sa place en tant qu’élément politique, mais aussi en tant que matière sensible permettant d’exister dans et de ressentir le monde.

Dans cette nouvelle création, Marion Blondeau poursuit son étude de la chair commencée avec Lilith, pour mettre en danse la puissance du corps féminin. Une interrogation de nos pratiques collectives de transmission, entre savoir-faire organique et tabous imposés par la société. Ces femmes deviennent, à travers la danse, les porte-paroles d’un féminisme intergénérationnel.

Interprète, chorégraphe et pédagogue, Marion Blondeau se forme au CMDC de Tunis puis à l’École des Sables au Sénégal. Elle déploie une recherche en danse qui articule fasciapulsologie® et qualité de présence à la performance.

Conception Marion Blondeau
Chorégraphie Marion Blondeau et les interprètes
Interprétation Marie de Corte, Corinne Lordier, Anne Martin

Grand Jeté

Grand Jeté - Culture Spectacles - Cirques Art moderne / contemporain Danse - Le Zef - Scène Nationale de Marseille - À cour - Site du Merlan - Spectacle-Marseille - Sortir-a-Marseille

Depuis 2004, Silvia Gribaudi concentre sa recherche artistique sur l’impact social du corps, en plaçant le comique et la relation entre spectateur et performeur au centre du langage chorégraphique.

Ce spectacle est une référence dans la danse que le jeté, ce grand écart dans les airs, considéré́ comme l’un des pas les plus impressionnants et les plus virtuoses de l’art du ballet. Un pas de transition, consistant en une suspension momentanée… Quel effort ce décollage vers l’inconnu demande-t-il et quelles perspectives l’atterrissage peut-il ouvrir ? Tenez-vous prêt.es à faire votre grand jeté !

Avec ce projet chorégraphique, Silvia Gribaudi, accompagnée par les danseuses et danseurs de la MM Contemporary Dance Company – compagnie italienne dirigée par Michele Merola – fait de la finalité un point de départ et décompose le jeté avec espièglerie.
Dès les premières notes de musique, les oscillations électroniques signées Matteo Franceschini nous envahissent… Sur cette partition entrainante et dans une connivence joyeuse avec le public, les interprètes multiplient irrésistiblement les façons d’aborder la chute. Alors, la répétition obstinée de ce saut offre à voir une variation subtile, à l’énergie virale.

Depuis les gradins, impossible de résister à cette transe joyeuse… Le public est happé.e par cette pièce fine et grisante, d’une extrême physicalité et souhaiterait, lui aussi, faire son grand saut !

Le Beau Monde

Le Beau Monde - Culture Théâtre - Café-théâtre Art moderne / contemporain Sujet de société Théâtre - Le Zef - Scène Nationale de Marseille - À cour - Site du Merlan - Spectacle-Marseille - Sortir-a-Marseille

Quelles traces restera-t-il de notre civilisation quand le temps aura fait son travail ? Que retiendront les générations futures de nos traditions et usages ? Dans ce futur lointain, imaginons : certains rites sociaux comme le théâtre, les élections, le football, la cour amoureuse… n’ont plus cours. Alors, tous les soixante ans, un rituel en convoque des fragments, transmis oralement de génération en génération.

Sur scène, tels des archéologues, trois comédiens décryptent les vestiges transmis par ce vortex. Ils imaginent ce monde disparu, dont ils font tour à tour une lecture drôle, futile, tragique.
Pourtant, ils sont beaux et touchants ces fragments de notre civilisation qui auraient beaucoup à apprendre à ceux qui les scruteront.
Cet inventaire collectif s’accompagne de chants polyphoniques – autres futurs vestiges de notre présent et d’une culture que l’on aime imaginer éternelle.

Création collective d’Arthur Amard, Rémi Fortin, Simon Gauchet, Blanche Ripoche – L’Ecole Parallèle Imaginaire .
Sur une idée originale de Rémi Fortin
Avec : Arthur Amard, Rémi Fortin, Marianne Deshayes

Anatomia Claudine Simon

Anatomia Claudine Simon - Culture Concerts - Opéras - Soirées Spectacles - Cirques Divers musique Concert Performance artistique - Le Zef - Scène Nationale de Marseille - À cour - Site du Merlan - Spectacle-Marseille - Sortir-a-Marseille

C’est à une incroyable leçon d’anatomie que se livre ici la performeuse Claudine Simon, en disséquant non pas un organisme humain… mais un piano à queue ! Comme dans un cours donné devant un amphithéâtre, il est éventré tandis que ses organes, un à un exposé, sont minutieusement étudiés et expérimentés. Un piano comme un terrain de jeu à défricher. D’emblée le ton est donné avec Les Funérailles de Franz Liszt en ouverture, pour n’en garder à la fin que les sons excisés, au plus près de la source sonore.

Observer l’instrument virtuose se défaire peu à peu est un vrai tableau, sonore et visuel. Il s’ouvre pour exposer de quel bois il est fait, révèle le dédale de son organisation intérieure, et invite le public à, lui aussi, examiner cette ossature de plus près. Une fois les nouveaux organes suspendus, il s’agit alors d’épouser ce nouveau corps, et de se dissoudre pleinement dans l’instrument.

Concept, écriture, performance : Claudine Simon
Scénographie : Rudy Decelière

The Gathering

The Gathering - Culture Spectacles - Cirques Environnement / Développement durable Danse - Le Zef - Scène Nationale de Marseille - À cour - Site du Merlan - Spectacle-Marseille - Sortir-a-Marseille

Un plateau… ou plutôt une forêt luxuriante et lumineuse, une bande-son qui pulse comme un organisme vivant, des rituels chorégraphiques qui reviennent comme autant de saisons, les stigmates du temps, un grand mouvement contemporain pour un rite primitif, une ode à la vie…

Dans sa dernière création, Joanne Leighton, artiste de la Bande, imprime sa préoccupation pour les enjeux écologiques actuels et la conscience qu’il faut en avoir. The Gathering parle ainsi d’un monde fragile, d’un cycle précieux, d’un cœur battant, d’une mémoire vive. Cette nouvelle écriture pour dix interprètes convoque le collectif, un principe cher à cette chorégraphe. Dans ce nouveau poème visuel, elle souligne l’importance de la relation des humains avec leur environnement naturel. Et, par la grâce de de ces boucles répétées, se fait forte de reconnecter les uns et les unes aux autres.

Chorégraphie et direction Joanne Leighton
Artistes chorégraphiques (en cours) Anthony Barreri, Stéphanie Bayle, Lauren Bolze, Marie Fonte, Flore Khoury, Elisabeth Merle, Maureen Nass, Sabine Rivière, Antoine Roux Briffaud.

Dogs, nouvelles du parc humain

Dogs, nouvelles du parc humain - Culture Théâtre - Café-théâtre Art moderne / contemporain Théâtre - Le Zef - Scène Nationale de Marseille - À cour - Site du Merlan - Spectacle-Marseille - Sortir-a-Marseille

Assister à une création de Michel Schweizer, c’est un peu comme jouer à un grand jeu de société. Il faut être plusieurs, se réunir et avoir envie de de partager une expérience ludique et collective. Établir les règles du jeu, souvent simples, même si les enjeux sont plus complexes…

Mettre en place une stratégie individuelle ou des tactiques de clans. Il faudra parfois savoir se laisser aller aux aléas du hasard, pourtant savamment organisé. Peut-être avoir un peu de chance aussi. Dans tous les cas, il y aura sans nul doute des échanges et des rires. Du frottement et des grincements aussi. Manque de fair-play oblige…

Pour cette nouvelle partie du parc humain, pas de chien, comme il l’avait déjà expérimenté dans Bleib. Ici, Michel Schweizer distribue les cartes pour une meute de jeunes adultes pratiquant la danse. Toutes les danses. DOGS prend le corps en prétexte et le verbe en principe actif. Ici se joue toujours l’autre, les singularités, notre rapport au monde, à ses mutations.

En maître du jeu, Michel Schweizer orchestre autour de cette jeunesse, un grand tournoi de l’art de la vérité, promis à une énergie vitale de grande intensité. Et sur ce bel échiquier, chaque pion à sa place, vous y compris !

Conception, scénographie et direction Michel Schweizer
Distribution en cours avec 5 jeunes interprètes de 18-21 ans)

Les Suppliques

Les Suppliques - Culture Théâtre - Café-théâtre Art moderne / contemporain Historique Théâtre - Le Zef - Scène Nationale de Marseille - À cour - Site du Merlan - Spectacle-Marseille - Sortir-a-Marseille

Que savez-vous des Suppliques ?
Ces lettres étaient un dernier recours pour les familles juives, écrivant à l’administration du régime de Vichy dans l’espoir que leurs requêtes soient entendues. Découvertes il y a vingt ans par l’historien Laurent Joly, associé dans l’écriture de la pièce, elles racontent surtout l’institutionnalisation de la persécution des juifs. Les témoignages sont divers : une épicerie saisie, des comptes bancaires bloqués, un proche disparu soudainement malgré le port de son étoile jaune, le désir de vivre à vingt ans malgré la certitude de sa déportation…

En archéologue de la mémoire, Le Birgit Ensemble fait vivre sur le plateau six de ces lettres, offrant une approche sensible de l’Histoire et une immersion dans l’imaginaire des victimes. Archives audio, extraits de lettres, scènes fictives, gestes dansés élaborés avec le chorégraphe Thierry Thieû Niang et réflexions des acteur·rice·s à travers un dispositif bi-frontal, s’imbriquent dans cette puissante pièce-documentaire. Une alerte d’actualité envers les dangers d’une administration apathique et la complicité d’un État qui ignore et condamne celles et ceux qu’il est pourtant censé protéger.

Ensemble, Julie Bertin et Jade Herbulot fondent en 2014 Le Birgit Ensemble, à la suite de la présentation en 2013 au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique de leur premier projet, Berliner Mauer: vestiges.

Conception, écriture et mise en scène : Julie Bertin et Jade Herbulot – Le Birgit Ensemble
D’après les lettres de Rachel Schleifer, Gaston Lévy, Renée Haguenauer, Alice Grunebaum, Léon Kacenelenbogen et Charlotte Lewin.
Avec Salomé Ayache, Marie Bunel, Pascal Cesari, Gilles Privat en alternance avec Vincent Winterhalter.

Tout-Moun

Tout-Moun - Culture Spectacles - Cirques Art moderne / contemporain Danse - Le Zef - Scène Nationale de Marseille - À cour - Site du Merlan - Spectacle-Marseille - Sortir-a-Marseille

Tout-Moun en créole, c’est tout un chacun, toute personne, tout le monde. Un clin d’œil à l’ouvrage Tout-Monde du poète-romancier martiniquais Édouard Glissant qui guide le chemin de Fattoumi-Lamoureux pour appréhender le monde et sa complexité. Une célébration de la poétique de la relation et de la pensée, tenue de bout en bout par la générosité de ses 10 interprètes à l’énergie débordante.

Une « danse chorale hybridée ». Et poétique, et universelle, et végétale… pourrait-on ajouter à la formule d’Héla Fattoumi et Éric Lamoureux, tandem de chorégraphes qui codirigent le Centre chorégraphique national de Belfort. Dans ce qui apparaît comme un monde foisonnant, les lumières, les ombres, les rythmes et les émotions s’emparent tour à tour des dix créatures-interprètes.

Chacun en transmet son interprétation corporelle aux autres, qui l’apprivoisent, se l’approprient, jusqu’à en retranscrire une même gestuelle. Les lumières, les images vidéo d’Éric Lamoureux et la musique live du saxo de Raphaël Imbert qui baignent leurs mouvements confèrent davantage encore de relief à ce ballet strié de fulgurances, où les identités et les imaginaires se créolisent.

En trente-cinq ans de carrière, le duo Fattoumi-Lamoureux s’est singularisé dans le paysage chorégraphique national et international par une danse engagée, jouant sur des dynamiques contrastées, exacerbant les potentialités expressives de la présence physique, touchant aussi bien les néophytes que les connaisseurs.

Conception Héla Fattoumi et Eric Lamoureux
Chorégraphie en collaboration avec les interprètes Meriem Bouajaja, Juliette Bouissou, Mohamed Chniti, Chourouk El Mahati, Mohamed Fouad, Mohamed Lamqayssi, Johanna Mandonnet, David Ramalho, Yaël Réunif, Angela Vanon.
Composition musicale et interprétation Raphaël Imbert (saxophone) et Benjamin Lévy (logiciel OMax).

Ombres portées

Ombres portées - Culture Spectacles - Cirques Divers arts Spectacle Cirque - Le Zef - Scène Nationale de Marseille - À cour - Site du Merlan - Spectacle-Marseille - Sortir-a-Marseille

Cette même année, elle fonde sa propre compagnie. Parmi ses dernières créations, elle signe en décembre 2020 la mise en scène du spectacle de fin d’études de la 32e promotion du CNAC – Centre National des Arts du Cirque – Le Cycle de L’Absurde. En février 2021, elle adapte son spectacle Un contre Un en version live, avec un quatuor original à corde.

Elle crée Ombres Portées en novembre 2021, une pièce sur l’influence des non-dits dans notre construction psychique ou nos parcours de vie. En 2022, elle crée in-situ le spectacle Horizon pour la Cathédrale Saint-Front de Périgueux, puis l’adapte en 2023 pour les toits du Palais Royal dans le cadre des Olympiades culturelles.
Inscrit dans un univers visuel graphique où la lumière s’affirme comme un protagoniste, son vocabulaire s’invente sur des principes de connections entre les interprètes de tous horizons.

A toute famille, ses secrets soigneusement gardés. De ce voile jeté sur un événement de sa vie, K. ne veut plus. Consciente des conséquences que son acte va engendrer, elle s’est résolue à affronter le silence de son père : se taire n’est désormais plus une possibilité.

Dans un clair-obscur digne des plus grands maitres flamands, Raphaëlle Boitel reconstitue l’histoire de K. comme d’autres réaliseraient un film, via des tableaux d’une stupéfiante beauté et des personnages d’une remarquable densité. Chez cet enfant de la balle, la narration progresse toutefois d’une façon tout à fait personnelle, à mi-mots comme à mi-gestes, sur la scène comme dans les airs.

Avec une maîtrise peu commune, ses interprètes évoluent à la croisée des arts, empruntant tour à tour au cirque, à la danse et au théâtre pour traduire, au plus près, la complexité de notre psyché. Et révéler la voie, spectaculaire et singulière, qui les mènera de l’ombre à la lumière.

Mise en scène et chorégraphie Raphaëlle Boitel
Collaborateur artistique, lumière, scénographie Tristan Baudoin
Musique originale Arthur Bison
Machinerie, accroches, plateau Nicolas Lourdelle
Espace sonore Nicolas Gardel
Interprètes Tia Balacey, Mohamed Rarhib, Nicolas Lourdelle, Alba Faivre, Vassiliki Rossillion, Alain Anglare

Dans le cadre et en coprogrammation avec la Biennale Internationale des Arts du Cirque.